Une maison des semences paysannes voit le jour en Normandie

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L'association Triticum, installée aux portes de Rouen, veut promouvoir la culture de semences paysannes.
Depuis 6 mois, cette jeune association a semé. Sur des petites parcelles situées à Roncherolles, Franqueville et Saint-Léger du Bourg Denis. Et aussi dans les esprtits, car le nombre de ses adhérents ne cesse d'augmenter.
L'objectif premier de l'association est la conservation et multiplication des semences de céréales anciennes. Avec pour ambition de créer la première maison des semences paysannes de Normandie.
Une collaboration avec l'INRA, l'association Initiatives Paysannes, l'association La Farine du Mejean, et l'association Graine de Noé a permis à ce jours de réunir une cinquantaine de variétés.
Des semences paysannes ?
Pour correspondre à la définition de semences paysannes, les semences doivent êtres produites par un agriculteur à partir de sa propre récolte. Avec des variétés anciennes non inscrites au catalogue officiel des semences certifiées. Et donc pas préalablement achetées à un semencier. La sélection conservatrice et la multiplication étant assurées par l’agriculteur ou le jardinier pour son propre usage, sans commerce possible de ces semences. |
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"Après deux ans de recherches, on a commencé dans des jardins. Et on est passés à plus grande échelle. L'association a pour l'instant semé des cultures de céréales d'hiver", explique Simon Bridonneau, président de Triticum. "Grâce au soutien d'un adhérente agricultrice qui nous a accueilli sur une parcelle, n'a fait ce que un milliard de paysans font sur terre : un travail à la main. On a déchaumé et semé."
Simon Bridonneau, président de Triticum, organise des conférences sur les semences paysannes. - photo : B. Thiollent
Une maison des semences en Normandie
"Aujourd'hui, 90 variétés de céréales de pays dont des orges sont en terre. Du blé, de l'épautre, des céréales de printemps, de l'orge... On espère monter à 200 / 300 variétés, en petites quantités, sur 1m2 de cultures. Pour faire de la farine. Comme ça, le capital génétique est conservé."
Cette mise en culture associative décrite par le président de Triticum introduit l'emploi à terme de l'appellation Maison des semences paysannes.
Initié dans plusieurs régions de France à l'initiative du Réseau des Semences Paysannes, ce concept de "maison" est un outil de gestion collectif. Pour favoriser autour des échanges de semences et des partages de savoirs et de savoir-faire.
En ce mois de févrirer, l'association Triticum vient d'officialiser son statut de membre actif du Réseau Semences Paysannes et sa fierté d'être devenue la première maison des semences paysannes de Normandie :
Une législation stricte
Et au delà d'un capital génétique conservé, on peut observer que l'association évite les ennuis grâce précisément à cette production de farine. Car avec un commerce des semences on ne peut plus encadré, ne reste que le troc et la transformation pour rester dans les clous vis à vis de la règlementation.
"Une ferme moderne produit de la nourriture en transformant du pétrole en nourriture. Comment changer nos pratiques agricoles vis à vis du pétrole ?"
"Ce qui est intéressant, c'est préparer un vivier de semences. Tant que la loi ne rend pas impossible de faire ça...", suggère Simon Bridonneau. Selon le dicton, quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt.
D'abord de la farine et du pain
Simon Bridonneau nous éclaire sur l'origine de son action : "Je suis issu d'une famille d'agriculteurs. Je me suis mis à faire du pain il y a 4 ans. ça m'a permis de faire des recherches".
Aujourd'hui lancée, l'association souhaite transformer l'essai après ses premières reproductions de semences. Avec pour volonté est de faire émerger une filière locale autours des blés anciens. L'objectif final étant de fédérer paysans, meuniers et boulangers afin de permettre la commercialisation d'un pain de céréales locales.
Ensuite, un vaste projet alimentaire
Et les envies de Triticum ne s'arrêtent pas là ! Ce sujet des semences paysannes, les membres de l'association le voient comme la première pierre d'un vaste projet alimentaire.
En se déclarant ainsi investis d'une mission allant vers la résilience alimentaire : "Nous souhaitons développer des projets de production alimentaire vivrière sur le territoire périurbain de la Métropole de Rouen. Afin de contribuer à un approvisionnement alimentaire constant, non polluant et sécurisé par la pratique de l’agroforesterie et la permaculture". Triticum souhaite par conséquent mener des expérimentations dans le domaine de l’agro-écologie : forêt-jardin, haies comestibles, conservatoire d’espèces anciennes ou oubliées de fruitiers, maraîchage simple, apiculture, etc.
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