Covid 19 - Une professeure d'un collège de Rouen lance un défi artistique à toute la Normandie

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Qu'on se le dise, les professeurs normands d'arts plastiques n'ont vraiment pas le temps en ce moment d'aller aider les agriculteurs à cueillir les fraises.
La continuité scolaire imposée par le confinement impose une bonne dose de créativité aux professeurs de toutes les matières. Or, en arts plastiques, la créativité est justement la base de l'enseignement...
Une proposition artistique
Céline Delabranche, professeure au collège Georges Braque, fait face comme tous les français aux enjeux hors normes de la crise sanitaire du coronavirus. Mais elle a pris le parti de contourner les contraintes en lançant un défi à ces élèves : réaliser une oeuvre et l'accrocher à la fenêtre et aux balcons le 10 avril pour en faire profiter les voisins.
"J'ai voulu montrer qu'on est vivants dans cette situation historique", nous résume Céline Delabranche.
Initialement pensée pour ses 319 élèves des Hauts de Rouen, cette chouette proposition artistique a depuis allègrement franchi sa zone géographique. Repéré par l'inspection académique, le projet a commencé à faire tâche d'huile auprès des collèges et des lycées. Puis a été étendu aux écoles élémentaires. Pour intéresser désormais toute l'académie de Normandie. Et enfin à toutes les familles désireuses de participer.
Son idée est simple : préparer à l'intérieur une production artistique qui sera visible de loin, à partir de matériaux de récupération disponibles à la maison. Seul ou à plusieurs, l'objectif est d'être prêt pour offrir cette oeuvre aux yeux des voisins le vendredi 10 avril. Le dispositif imaginé par la professeure d'art plastique implique de prendre en photo ou vidéo le travail vu de l'intérieur pendant la fabrication. Ensuite, ça se corse un peu. Car l'idée est de faire participer la famille et les voisins en prenant une photo de l'oeuvre de loin. Et de lui transmettre à l'adresse celine.delabranche@ac-rouen. |
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Les oeuvres seront ensuite diffusées sur le compte Instagram du pôle arts plastiques de l'Académie de Rouen.
"J'ai lancé une ligne directrice, et après chaque professeur peut s'accaparer l'idée en fonction du niveau de ses élèves. J'ai travaillé en étapes, en fournissant d'abord une fiche de références artistiques contemporaines telles que Daniel Buren, Oresco, JR ou Keith Haring. Mais aussi classiques, car on trouve des références à la fenêtre aussi à la Renaissance".
L'enjeu pédagogique étant de garder une trace de cet événement marquant, et d'être capable d’expliquer, de justifier son cheminement. Et côté rendu photograpique, l'enseignante nous précise ses attentes en matière d'esthétique dans un éclat de rire : "On ne garanti pas la qualité des photos, car ce sont les enfants qui vont les faire. On attend des belles photos et aussi des horreurs"
Et derrière la description faite par Céline Delabranche de l'énergie nécessaire à déployer pour assurer cette fameuse continuité pédagogique, perce inéxorablement la problématique du moment des enseignants : "On a perdu des élèves, à cause de problèmes matériels informatiques. On essaie de les tenir auprès du système scolaire. Et l'école n'est pas que l'école, c'est aussi le lien social"
Exposition aux fenêtres le 10 avril
Lumière, matière... la professeure attend désormais avec impatience le 10 avril pour voir la concrétisation de son projet. Depuis la semaine dernière, le bouche à oreille fait son oeuvre. Des associations culturelles et sportives se sont aussi manifestées auprès de Céline Delabranche. Intéressées de relayer l'initiative auprès de leurs publics, elles souhaitent participer à l'accrochage d'oeuvres.
Avec pour seule contrainte donnée à son public urbain des Hauts de Rouen de rester à l'intérieur, l'instruction à été donnée de ne pas sortir pour terminer son oeuvre.
Mais la professeure d'art plastique est bien consciente que la diffusion de son projet dans toute l'académie de Normandie entraîne logiquement une évolution de sa volonté initiale : "Sur les Haut de Rouen, quartier à l'origine du projet, il y a beaucoup de proximité. Chacun a des voisins en face de chez soi. Pour les enfants à la campagne, il peuvent sortir du cadre et exposer leur oeuvre dans leur jardins."
Références artistiques du projet
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