Une journaliste chassée d'une chambre d'Agriculture ?

Le 16 novembre l'Avenir Agricole, un journal spécialisé diffusé dans les pays de Loire (et donc dans la Sarthe) a publié un article dénonciateur : "Pour le libre exercice du métier de journaliste en Sarthe". Selon l'hebdomadaire, une de ses journalistes aurait été chassée d'une session de la chambre d'Agriculture départementale, pourtant ouverte aux autres représentants de la presse locale.
Toujours selon l'Avenir Agricole, le prétexte invoqué par Jean-Loïc Landrein, le président de la chambre d’agriculture de la Sarthe, serait le suivant : "L’Avenir Agricole n’est pas un journal départemental." L’information agricole ne peut être relayée que par "l’unique journal sarthois : Agri 72". "En tant que président de la Chambre, je décide qui a le droit d’être invité ou non. Cela fait huit ans que j’agis ainsi avec L’Avenir et je continuerai. Votre rédacteur en chef, qui connaît la situation, a été bien mal inspiré de vous envoyer".
Alors bien sûr, il n'y a là qu'un seul son de cloche, et nous n'étions pas là pour attester de la véracité des propos attribués au président de la chambre d'Agriculture sarthoise. Et bien entendu, nous ne sommes pas au fait des guerres intestines que se livrent sans aucun doute les "centres d'influences" agricoles de ce département (Agri 72, est comme beaucoup de journaux départementaux, très proche de la FNSEA).
Mais quoi qu'il en soit, si les faits sont avérés, la faute est grave. Très grave même.
Fermer une session à la presse relève effectivement du choix du président. Mais choisir les journalistes qui ont ou non le droit d'y assister relève de l'abus de pouvoir, de la censure, et, les mots sont faibles, du déni de démocratie. La liberté d'être informé selon le support de son choix est un fondement de notre démocratie. Elle est le garant de la liberté d'opinion. Mieux, la multiciplité des supports d'informations est, pour le lecteur, le moyen le plus efficace d'approcher de la vérité, de se forger sa propre opinion...
Pire, encore : les personnes siégeant à la chambre d'Agriculture sont justement les représentants de la démocratie. Ils ont tous été élus par leurs pairs. Aussi, si les faits sont avérés (insistons sur ce point), l'ensemble des élus présents ce jour là auraient-ils tous dus se lever d'un bon pour signifier son erreur à leur président.
En tout cas, il paraît fort probable que les prochaines sessions de la chambre d'Agriculture de la Sarthe seront désormais bien couvertes par les journalistes de l'Avenir Agricole. Car l'hebdomadaire régional, par son article, a su attirer l'attention, bien au delà de la seule sphère agricole. Les agences de presse telles qu'Agrapresse et l'AFP ont déjà relayé cette dépêche, tout comme Médiapart. Le journal Le Parisien en a fait un article, tout comme Terre-Net... et les réseaux sociaux sont en effervescence... Une publicité bien mal appropriée pour l'organisme consulaire qui, dans ses engagements qualité, prône "la clarté des informations pour une relation en toute confiance", et "l'éthique".
Et une publicité tout aussi mal venue pour la FNSEA, majoritaire dans la Sarthe comme dans la plupart des départements de France, mise en cause (in)directement par les réseaux sociaux.
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Commentaires
Benoit Delabre
le 17 Novembre 2014 à 14:49
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Selon France Bleu Maine, le
Gaëlle L
le 25 Novembre 2014 à 13:39
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Si les faits sont avérés, et
Michel G
le 27 Novembre 2014 à 12:39
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Il n'y a pas eu de réactions
Benoit Delabre
le 27 Novembre 2014 à 13:27
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Je comprends mieux dans ce
Michel G
le 27 Novembre 2014 à 14:24
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Parmi les élus, les 3
Benoit Delabre
le 28 Novembre 2014 à 09:56
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Je ne suis pas surpris que